Portrait de Charlotte Boulay
Parcours en bref
Charlotte Boulay est née en 1989 à Annecy au sein d’une famille franco-allemande. Après avoir obtenu en 2012 un double diplôme Bachelor & Master de droits français et suisse (Fribourg/Paris II), puis un second Master de droit du sport à l’Université d’Aix-Marseille en 2013, elle effectue son stage de fin d’étude dans le comité d’organisation de l’UEFA EURO 2016 à Paris. En décembre 2013, elle intègre la chaire de droit de l’innovation de l’Université de Neuchâtel dont Daniel Kraus est titulaire. En tant qu’assistante-doctorante, elle s’investit dans la préparation des enseignements et dans l’organisation de nombreux séminaires et conférences comme celle de la Journée annuelle des start-up, des PME et de l’innovation. C’est grâce à ses tâches d’assistanat que Charlotte découvre et se passionne pour le droit de l’innovation : elle s’intéresse plus particulièrement au rôle de la propriété intellectuelle dans l’innovation et analyse les aspects juridiques des nouvelles technologies émergentes comme la blockchain.
Parallèlement à son travail dans la chaire de droit de l’innovation, Charlotte prépare une thèse portant sur la protection des secrets d’affaires dans le sport professionnel, sous la direction des professeurs Daniel Kraus et Antonio Rigozzi. Elle y traite entre autres des conséquences juridiques de l’arrivée des nouvelles technologies dans le sport professionnel et insiste sur la nécessité de renforcer la protection des informations confidentielles.
Quel est le lien entre votre thèse et l’innovation ?
Mon travail de doctorat est consacré à la protection des secrets d’affaires dans le sport professionnel. Ce travail présente un lien étroit avec l’innovation : à l’instar des droits de propriété intellectuelle (droit d’auteur, brevet, marque et design), le secret d’affaires permet, lui aussi, de protéger les biens immatériels tout en encourageant les acteurs concernés à innover. De nombreuses informations confidentielles, qu’elles soient techniques ou commerciales, font partie intégrante du sport et ce tout particulièrement dans les disciplines où la technologie joue un rôle prépondérant comme les sports automobiles ou la voile. Or, avec l’essor des nouvelles technologies et la mobilité accrue des acteurs du sport, les informations circulent très rapidement et parfois de manière incontrôlée. Les informations confidentielles peuvent ainsi être divulguées sans autorisation de leurs titulaires. Depuis une dizaine d’années, plusieurs cas de violation de secrets d’affaires notamment en Formula One et dans la Coupe de l’America ont été recensés. Ma thèse a pour objectif de clarifier la notion juridique de secret d’affaires et son régime de protection. Le but : rendre in fine plus efficace la protection du secret d’affaires dans le sport professionnel.
Quelle est l’importance de la propriété intellectuelle pour un pôle d’innovation comme Microcity ?
La propriété intellectuelle joue un rôle clé pour les pôles d’innovation, car elle permet de protéger le fruit de leurs recherches. Une invention peut par exemple faire l’objet d’un brevet, c’est-à-dire que son titulaire bénéficie d’un droit exclusif d’utilisation sur celle-ci pendant une durée maximale de 20 ans.
La propriété intellectuelle stimule également l’innovation, car elle fournit des outils efficaces comme les contrats de licence qui règlent les droits et obligations des parties liées par exemple par un projet de recherche. Elle ne constitue d’ailleurs pas un frein à l’innovation ouverte puisqu’au contraire, elle encourage et sécurise juridiquement le partage de technologie entre les différents acteurs de l’innovation afin qu’ils collaborent dans une atmosphère de confiance. La propriété intellectuelle est donc à la base de tout choix stratégique des pôles d’innovation.
Quel est votre rôle dans le Master en innovation ?
J’assiste Daniel Kraus dans la préparation des cours qu’il propose dans l’orientation « Droit de l’innovation » du Master en innovation. Je suis également en charge de la mise sur pied de ses séminaires thématiques que peuvent suivre les étudiants du Master en innovation. D’une durée de trois semaines, ces séminaires semestriels permettent aux étudiants d’approfondir une thématique liée à l’innovation avec l’aide d’experts issus du monde académique et de la pratique.
Vlad Magdalin