Portrait d'Hugues Jeannerat
Parcours en bref
Hugues Jeannerat est né à Delémont. Engagé très jeune dans la vie associative, il manifeste rapidement un vif intérêt pour le développement régional et les composantes sociales qu’il revêt. Durant sa scolarité obligatoire, il rêve notamment de réaliser des projets touristiques réunissant des acteurs de divers horizons pour promouvoir l’économie locale.
En 2000, il commence ses études universitaires à Neuchâtel (UniNE) à la Faculté des sciences économiques et sociales. Un parcours interdisciplinaire au terme duquel il obtient une Licence en sciences politiques. Etudier dans cette petite université le marque durablement. Il apprécie en effet particulièrement la proximité d’interaction entre étudiant-e-s et enseignant-e-s ainsi que les liens faits entre les différentes disciplines (droit, économie, sociologie, géographie, histoire et sciences politiques).
Il voit dans les questions d’innovation régionale une manière concrète de faire converger les enjeux économiques, sociaux et institutionnels (droit et politique) étudiés. En tant que doctorant à l’UniNE, il participera au projet « EURODITE », un grand projet de recherche européen portant sur l’économie de la connaissance et l’innovation. En 2012, il termine sa thèse sur les enjeux d’innovation et de création de valeur dans l’horlogerie suisse.
Entre 2013 et 2017, il coordonne deux projets agora visant à promouvoir un dialogue entre sciences sociales et société. L’un des projets s’axe sur le futur des politiques d’innovation en Suisse. L’autre porte sur le développement de projets collectifs innovants dans le canton de Neuchâtel. Parallèlement, il coordonne un projet collaboratif au sein de la Maison d’analyse des processus sociaux. Ce projet vise à promouvoir la contribution des sciences sociales à l’innovation. C’est dans le cadre de ce projet qu’une collaboration étroite avec le Pôle de propriété intellectuelle et de l’innovation de l’UniNE a vu le jour et débouché sur la mise en place d’un Master interfacultaire en innovation, inédit en Suisse.
Qu’est-ce que vous apporte Microcity dans vos activités ?
Microcity est pour l’instant un label, qui représente une opportunité de travailler, de réfléchir et d’innover ensemble. Ce label a par exemple été utilisé pour l’organisation des Journées du territoire 2016 que nous co-organisons avec la HE-Arc, domaine gestion. Il est maintenant nécessaire de le concrétiser grâce à des collaborations interdisciplinaires englobant la recherche, l’économie et la société.
Quels types de recherches sont actuellement menés dans le cadre du Master en innovation qui pourraient bénéficier aux autres membres de Microcity ?
Ce Master, unique en Suisse, permet d’aborder l’innovation au sens large du terme : conditions cadres à l’innovation, management de l’innovation, études de cas et théories de l’innovation. Ces différents axes de réflexion permettent d’appréhender l’innovation avec un angle interdisciplinaire et de construire des ponts entre étudiants, chercheurs, entreprises et société. Concrètement, cela peut avoir lieu dans le cadre de séminaires, d’ateliers et de cycle de conférences spécifiques.
Selon vous, quelle est l’importance du pôle d’innovation Microcity pour le canton de Neuchâtel ?
Au-delà de la recherche de pointe et du potentiel d’innovation que le pôle offre pour les entreprises de la région, je pense que Microcity représente avant tout un potentiel de ressources humaines pour réfléchir à l’avenir de l’économie et de la société de la région de l’Arc jurassien. Les élèves et étudiant-e-s sont, selon moi, des ressources humaines à valoriser davantage. C’est eux qui différencient potentiellement Microcity d’autres pôles suisses d’innovation focalisés prioritairement sur le lien entre recherche et industrie. Des actions menées et co-développées avec eux pour réfléchir à l’avenir de notre économie, de notre société et de notre région pourraient insuffler un élan collectif, réflexif, créatif, interdisciplinaire et intergénérationnel. Plus qu’un label, Microcity deviendrait ainsi l’entremetteur et le moteur d’innovations économiques, technologiques et sociales allant au-delà du transfert de technologie traditionnel.
Vlad Magdalin